Tokpanou KOUDJO

Messi, nouveau président du Gabon fait sa première sortie officielle

Pratiquement à un an de la présidentielle, on est tenté de dire que le Gabon a déjà choisi son président ou du moins le président gabonais actuel a déjà choisi son successeur. N’allez surtout pas chercher dans un dauphin constitutionnel ou politique. Le tout nouveau président du Gabon a pour nom Lionel Messi, la star argentine du football. Il a du coup fait sa première visite officielle dans son nouveau pays en fin de cette semaine et a été reçu à l’aéroport avec les honneurs présidentiels dus à son rang : l`histoire du siècle.

messi 2messi 1Mais jusque-là, rien n’est encore grave. Le comble, c’est quand le président gabonais devient le chauffeur de la star pour une revue de troupe des fans à travers la ville. Quand le président devient chauffeur, naturellement le passager devient président. Alors Ali vient de consacrer Lionel, président des Gabonais. Ce n’est pas ridicule, c’est ce qui en normal chez nous en Afrique quand on banalise la fonction la plus prestigieuse d’une nation. Même en Argentine je ne vois pas la présidente conduire une star de football ou de je ne sais de quel sport.  En outre, j`imagine mal Hollande ou Obama devenir chauffeur de leur star, chouchou préféré. Déjà les indiscrétions circulent en ce qui concerne le coût du voyage. Certaines sources évoquent deux à trois milliards de francs CFA. Ce n’est pas le plus important. Ce qui importe pour moi est que l’unité d`évaluation est le milliard. Investir un milliard pour recevoir une star de football milliardaire dépasse l’entendement. Mais en Afrique, dans un pays qui manque d`hôpitaux, où les fonctionnaires font grève pour améliorer leurs conditions de travail cela est tout à fait normal. Je me permets une fois de dire que l’Afrique ne souffre pas de pauvreté ou de misère. L`Afrique souffre de ses dirigeants. L`Afrique est malade de ses fils parvenus au pouvoir et qui n’ont que faire de la souffrance de leur peuple. Remettez un milliard à quelqu’un comme Dangoté, il saura comment créer des emplois en Afrique. Donner ce milliard à Nelson Mandela de son vivant, il saura comment construire des écoles, des hôpitaux, recruter des enseignants et des médecins pour son peuple. Confions ce milliard à un jeune comme Thomas Sankara, il aurait transformé le désert du Sahara en espace vert pour faire pousser des tomates et des manguiers. Les Africains sont déjà morts, mais pour l’instant célébrons la star présidentielle. Que les Gabonnais votent tous Messi et tout le Gabon sera transformé en terrain de football, grand marché d`investissement du 21e siècle.

 


Le Christ, meilleure marque de produits pour devenir rapidement riche

Il est des couches socioprofessionnelles qui ne connaissent pas le vent du chômage et de la crise économique qui souffle de nos jours sur notre monde globalisé. Parmi ces couches, nous pouvons citer, les prostitués qu’ils soient hommes ou femmes, les réseaux de trafic de drogue,de violences et attentats, les politiciens de tout bord, mais surtout et vraiment surtout les hommes de Dieu, les chrétiens qu’ils soient anciens ou nouveaux convertis au Christ. Dans nos rues africaines, les temples s’ouvrent comme des ateliers de couture, comme des garages de mécaniciens. En effet, la foi et l’exploitation qu’on en fait sont érigées au même titre qu’un métier professionnel et artisanal. Des espaces sont loués et transformés en lieux de culte.eglise à louer

  1. Le mécanisme

Il est très simple chez moi de devenir pasteur et propriétaire de temple ou d’église : Il suffit de maîtriser un peu l’anglais. Je ne parle pas de l’anglais scientifique ou commercial. Je parle de l’anglais parlé dans les quartiers populaires du Nigeria.Tu peux choisir de faire un séjour juste à Owodé ou à Gbadagri ou encore à Lagos même. Six mois suffisent pour être au top. A ton retour au pays tu choisis un village un peu loin de chez toi et tu y ériges ta paroisse. Dans le milieu tu trouves un ressortissant qui comprend le « brookin » l’anglais du Nigeria et qui peut te servir d’interprète. Toi même tu t’attribues des titres comme pastor, chief, ôga, révérend, senior ou encore Saint-Esprit et pourquoi pas même Dieu le Père. Tu fais semblant de ne jamais comprendre la langue locale. Ton interprète est toujours là à tes côtés. J’oubliais l’aspect de l’accoutrement. Arrange-toi pour avoir deux costumes, je veux parler de ce qu’on appelle « veste »` chez nous. Tu n’es pas obligé d’avoir un ensemble complet. La mode « démi-saison » est encore mieux adaptée au jeu. Tu laves et repasses tes cravates avant chaque sortie devant les fidèles et surtout n’oublie pas de mettre dans tes mains une Bible et qu’elle soit la plus chiffonnée possible. Cela témoigne de ton long parcours en compagnie du Christ Jésus. Pour avoir plus de monde à fréquenter ton église et augmenter ton aura sur tes fidèles n’oublie pas les services du charlatan ou le bokônon. Il te fera toute sorte de mixtures et de paroles incantatoires pour attirer du monde. C’est le syncrétisme: aider Jésus à atteindre l’âme des fidèles.

2. Le fonds de commerce

Comme dans tout commerce il faut savoir choisir le produit qui marche et savoir comment le vendre. Ceci passe par le design correctement adapté, les mots justes pour faire accepter la publicité. Les denrées qui passent le plus se reposent sur la lutte contre les sorciers et la réalisation des miracles. Le Béninois et l’Africain tout simplement ont une peur incontestable du sorcier. Alors tous les pasteurs et nouveaux apôtres du Christ qui mettent cette denrée en vente, ne manquent jamais de fidèles acheteurs. Tout le monde accourt se réfugier dans le sang de Jésus. Même le sorcier y trouve refuge car Dieu ne veut pas la mort du pécheur mais qu’il se convertisse et qu’il vive. Le phénomène  est tellement répandu au Bénin que même au téléphone quand tu appelles quelqu’un son premier réflexe est de te plonger dans le sang du Christ ou d’appeler sur toi le feu du Saint-Esprit en invoquant, « Fire » comprendre feu en anglais.

La denrée la plus cotée est bien sûr la réalisation des miracles. N’est popular pastor, que celui qui sait guérir par la puissance divine les maladies les plus incurables, les handicaps moteurs. On inonde le coeur et l’esprit des pauvres de foi des promesses des aveugles qui vont recouvrer la vue, les boiteux qui vont retourner à domicile sur leurs deux pieds. Pour prospérer dans cette profession, il faut savoir par le jeu de la prière trouver des maris aux femmes célibataires et des femmes aux hommes qui sont en manque d’âmes soeurs. Pour ce faire, de grandes nuits de délivrances et de miracles sont organisées sur fond de publicités à la télé et sur de grands panneaux géants et lumineux. C’est à croire que Dieu même doit descendre du ciel pour officier la cérémonie. Et c’est justement ce qu’on fait croire aux pauvres âmes en quête de quiétude et de paix du coeur. Le grand piment est quand le pasteur doit venir des Etats-Unis par son jet privé. Tout le monde se presse aux portillons du stade.

3- La finalité

Toute cette mise en scène n’a qu’une finalité : engranger beaucoup d’argent pour le pasteur et sa famille. Les quêtes dans nos églises et temples se multiplient. On donne l’argent pour remercier Dieu pour ses bienfaits et grâces dans nos vies. Ce qui est tout naturellement normal, car Dieu a fait du bien à nous tous. Des fidèles  vont jusqu’à payer véhicules et maisons aux pasteurs : l’homme de Dieu doit être bien véhiculé et être bien logé. Dans tous les cas, le monde évolue. Au temps du Christ, il n’avait que l`âne pour se déplacer. Aujourd’hui,  c’est de grosses cylindrées pour ses disciples des temps modernes.

Le pasteur et le prêtre s’enrichissent davantage et les fidèles s’appauvrissent de plus en plus. C’est aussi normal, car les Saintes Ecritures déclarent « qu’il sera difficile aux riches d’entrer dans le royaume des cieux ». Alors soit le prêtre lui ne veut pas entrer dans le royaume des cieux soit, le fidèle n’a rien compris de la parole divine.

En tout cas pour le moment que Dieu fasse miséricorde à nous tous.

 

 

 


Activiste sur réseau social, une activité à haut risque, danger.

Néologisme ou effet de mode lié au développement des TIC, être  » activiste des réseaux sociaux » semble donner une importance à ceux qui s’attribuent ces noms. Il est gonflant certes mais c’est un <<fou-tout>>. Après les cybercriminels, ou les gaymans, brouteurs sous d’autres cieux, nous voici doter par le net d’un nouveau type de métier fortement lié au clavier et à l’écran. Ils sont nombreux ces adeptes des réseaux internet qui se connectent à tout et en tout temps. Tu te connectes à facebook, ils sont présents. Tu vas tweeter, c’est eux que tu vois. Ferme tweeter pour venir «  whatsApper« , ils sont les premiers à te dire bonjour 24h/24 et 7/jours /7.

Ils y gagnent sûrement leur vie car se faisant passer pour les privillégiés des informations d’exclusivité. Ils sont les premiers à être informés. Certains politiques n’hésitent point à les avoir dans leurs poches pour se faire de bonnes images sur les réseaux ou pour ternir l’image d’un adversaire imprudent qui laisse trainer la marque de sa bierre préférée. Bref l’argent circule au niveau de ces activistes, brouteurs d’un autre genre. En tout cas ils font tout pour vivre de leur temps perdu devant le clavier, une tasse de café à côté.Citation en justice 2

Mais le plus drôle et le plus grave est quand cette activité vous faire citer devant les autorités judiciaires pour diffamation, atteinte à l’honorabilité de l’autorité, mensonge et calomnie. En effet l’histoire remonte à quelques mois maintenant où sur les résaux sociaux notamment facebook, un activiste a cru bon de balancer des informations de mélange de sous vêtement et de sentiment au sommet de l’Etat. Selon les dires de notre activiste, «  la Haute Autorité«  aurait cru bon de s’amouracher de la fille de son collaborateur direct et de lui mettre un joli bébé présidentiel dans le ventre. L’histoire a fait le tour du pays et toujours selon notre activiste, Madame la première dame, aurait ramassé ses clics et clacs et aurait abandonné le luxueux palais présidentiel. Mais c’est sans compter avec le calme du présumé beau père, lui aussi autorité qui sait que le plat de la vengence se mange à froid. Ainsi, le soi disant beau père vient de porter plainte contre notre activiste pour entre autres délits, la diffamation. Activiste pour porter des informations c’est bon, mais engager sa responsabilité et vérifier la source de ses informations c’est encore mieux. Ecrire pour éduquer c’est utile à la connaissance, mais ècrire pour diffamer tue l’art de l’écriture.Citation en justice 3


La tournée de François Hollande en Afrique, rien de nouveau n’a été dit

Visite_hollande_1[1]Pour sa seizième visite officielle sur la terre africaine, François Hollande a choisi le Bénin, le Cameroun et l’Angola. Selon les déclarations officielles, cette sortie a trois axes d’intervention: L’économie, la sécurité et la démocratie. J’ai choisi exprès cet ordre thématique pour montrer que l’économie prime sur les autres aspects et la démocratie dans les pays africains n’est que la dernière préoccupation des politiques français. A l’instar de ses prédécesseurs à l’Elysée, François Hollande est venu dire les mêmes choses qui arrangent la France : rien n’a donc changé. La forme des expressions peut-être, mais le fonds est resté le même.

Mais ce qui surprend plus dans cette tournée et les thématiques choisies est que du Bénin au Cameroun en passant par l’Angola, les réalités politiques sont loin d’être des plus démocratiques. Abordons chaque thématique.

La démocratie

Au Bénin, le président français a salué la vivacité de la démocratie béninoise en abordant la régularité des élections et le respect de la Constitution. Si c’est cela la démocratie, je pense que le Bénin n’est pas  trop clean. En effet les élections locales, communales et municipales qui viennent d’avoir lieu, il y a juste une semaine, ont accusé un retard de deux ans. On a failli rater les élections législatives.En ce qui concerne le respect de la Constitution, je voudrais rappeler au président Hollande, que le projet de révision de la Constitution est toujours sur la table des députés. C’est à croire que les velléités de révision de la loi fondamentale sont juste mises en veilleuse et attendent le moment propice pour refaire surface.

Mais en Angola comme au Cameroun, peut-on parler de démocratie quand on sait que les deux dirigeants de ces pays sont au pouvoir depuis plus de trente ans ?  Après avoir salué l’exemplarité de la démocratie béninoise en se basant sur l’alternance au pouvoir, comment Hollande s’est senti avec des patriarches camerounais et angolais qui semblent être indéboulonnables depuis trois décennies?

Le président Hollande a fait comme ses prédécesseurs : tant que les intérêts français sont protégés par l’homme fort du pays, la démocratie devient le dernier souci. Entre responsables, parlons de ce qui nous arrange.

La sécurité

Evidemment que c’est un sujet que Hollande ne peut éviter d’aborder au cours de sa tournée. Nul n’est désormais en sécurité sur cette planète. En même temps que nous assistons à la mondialisation de l’économie, nous vivons aussi la globalisation de l’insécurité. Boko Haram se fait de plus en plus menaçant et persiste dans ses massacres de populations, quand Ansar Dine menace la Côte d’Ivoire d’attentats. Mais dans cette rubrique, Hollande s’est trompé de pays, d’objectifs et de cibles. Il s’est trompé de pays ,car c’est en Libye que son avion devait atterrir pour faire le constat du dégât créé par son prédécesseur Sarkozy au nom de la France pacifique. Hollande devait aller finir le travail fait par son pays, en assurant le service après-vente comme l’a déjà dit le président Tchadien. Il aurait ainsi atteint l’objectif de son voyage en Afrique. Il est connu de tout le monde que la majorité des armes qu’utilisent les djihadistes viennent de la Libye, dont les rebelles de Benghazi furent armés par la France, la belle France de Hollande, cette même France qui prône la paix à travers le monde. S’il n’y a pas la paix en Afrique, aucun pays sur la terre ne peut être en sécurité.

L’économie

Dernier axe de l’articulation des discours officiels présentés au bas peuple, mais en réalité le vrai motif du périple en Afrique du président français. La France cherche à sécuriser partout dans le monde, mais surtout en Afrique, terre des matières premières indispensables à sa survie. Depuis les sources d’approvisionnement furent diversifiées et à chaque tournée. Les présidents français étendent leurs champs d’action au-delà des pays francophones en s’intéressant aux pays anglophones et autres, comme le cas actuel de l’Angola. Pas mois de vingt hommes d’affaires ont accompagné le président dans son voyage. Le seul objectif étant de signer de juteux contrats d’exploitation des ressources africaines au profit de l’économie française. Toute chose qui semble être normale vu que les Africains eux-mêmes ne veulent rien faire pour industrialiser leur économie et booster le développement de leur pays.

Mais le revers de ces exploitations et de ces contrats qui ne sont pas expliqués à la population est connu de tous. C’est bien sûr la paupérisation des pays africains avec ses corollaires de misère, de chômage, et surtout de migrants qui prennent le large pour échouer sur les côtes européennes ou mourir en haute mer.

Pour le moment, souhaitons un bon retour au président Hollande à la métropole, la mère paatrie.Visite_hollande_3[1]

 


Bénin: Un accident de la circulation fait plus de 20 morts.

Dans un précédent article dans lequel, j’évoquais la corruption sur nos voies (La surcharge des véhicules sur nos routes est l’autre face de la corruption à visage découvert au Bénin)  et les conséquences de cette corruption, je ne pensais pas si bien dire ou que je prophétisais. Malheureusement cette prophétie n’a pas tardé à se réaliser. En effet ce jour un grave accident de la circulation a arraché la vie à plus de 20 personnes et causé beaucoup de blessés et de dégâts. Un conducteur de camion chargé hors gabarit de plusieurs tonnes de ciment, négocie mal un sens giratoire et se retrouve dans le décor, les pneux de son gros porteur en l’air. accident de circulation 2

La conséquence immédiate est que tout ce qui se retrouvait dans son champ de chute fut littéralement écrasé: Les hommes commes les biens matériels. Les images sont choquantes, effroyables et indescriptibles. Que de pauvres innocents en arrivent à perdre la vie à cause de l’insouciance des uns, c’est fort regrettable. Ces dames et messieurs qui ont juste dire à leurs parents à la maison << que je fasse un tour en ville, je reviens bientôt>> ne verront plus jamais les leurs. Les enfants et femmes attendront pour toujours leur papa pour certains, leur maman pour d’autres. Que de familles endeuillées à cause de la cupidité de nos autorités et agents chargés de la sécurité routière. Le mal est profond et situer les responsabilités serait peine perdue. En écrivant ce billet, j’ai le coeur déchiré par ces images insoutenables. Mais si chacun faisait honnêtement son travail, on éviterait bien sûr ces drames. Le chargeur du camion, connaît la capacité de son véhicule. Alors qu’il le charge dans le respect de l’art. L’âgent chargé de la sécurité routière au lieu de s’occupper des pièces de 500F Cfa, il faut qu’il s’occupe du conducteur indélicat, qu’il le verbalise et l’oblige à mettre hors circuit de nuire, son matériel donneur de mort. Jusqu’à quand la mort va continuer à nous arracher dans une effroyable douleur nos êtres chers. Que les âmes sensibles excusent les images, mais nous sommes obligés de tirer sur la sonnette d’alarme par les faits réels. Sur nos voies, faisont attention, et fuyons ces véhicules qui tanguent devant ou à côté de nous, se ployant sous le lourd fardeau de leur tonne de ferrailles. Malheureusement chez moi au pays, c’est toujours médecin après la mort. En effet, ils viendront, ces gendarmes et policiers, au ventre adipeux, ceinture tombant sous la masse charnue du ventre, faire lle constat de l’accident. Malheur, car ils auraient pu arrêter ce chauffeur indélicat avant qu’il ne commette son forfait. C’est tout simplement triste que cela continue à nous arriver. Pauvres africains.accident circulation 7accident circulation 6


Ramadan : excès de la rupture du jeûne au Sénégal

Après une journée de privation, les marchés de Dakar sont pris d’assaut par des croyants désireux de fêter comme il se doit la fin du jeûne.

 Le fait courant pendant la période du carême – qu’il soit chrétien ou musulman avec le ramadan – se résume souvent au jeûne. Les fidèles doivent faire restriction de tous les plaisirs mais surtout du manger : ainsi pour le profane, carême est égal au refus délibéré de manger dans le but de se purifier.

Mais durant le mois de ramadan, les denrées alimentaires coûtent plus chères et les commerçants en profitent pour faire de grosses affaires. Si nous devons suivre la loi du marché qui est celle de la demande et de l’offre, on ne devrait pas assister à cette inflation qui caractérise le mois du jeûne. La seule explication c’est que durant le mois de ramadan, les fidèles mangent plus et parfois versent dans l’exagération.

Chep jeun, café touba et riz yassa

A Dakar la capitale du Sénégal, le phénomène est plus palpable. De grosses marmites sont disposées aux coins des rues, certaines pour préparer du chep jeun, d’autres pour le café touba ou simplement du thé. La gloutonnerie s’invite tout naturellement aux jeux de prières. Ici nous sommes dans une rue de Dakar, non loin du marché Fass pailotte ou de jeunes talibés s’activent à collecter de l’aumône chez les passants et à préparer du café touba, spécialité locale sénégalaise.

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Plus loin dans une salle de gym, des amis se retrouvent pour casser le jeûn autour d’un plat garni de sandwich, de lait, de jus de fruit, de dattes et bien sûr du thé. Dans les maisons, c’est la grande gloutonnerie. On se remplit le ventre de lait, de riz yassa au poulet ou au mouton. Bref, le jeûne ici est loin d’être une opération de disette. On mange bien, pourvu que le soleil se couche.

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A la tombée de la nuit, toutes les privations s’envolent, le mari rejoint sa femme, les bin- bin, perles que les femmes portent autour de leur bassin, reprennent leur droit de cité et les  »oubil tanki boubah », opérations de jambes en l’air redeviennent d’actualité. Le mois du ramadan, c’est le mois de toutes les privations mais aussi celui de toute la gourmandise. Rendez-vous dans le billet prochain pour parler de l’absentéisme dans les services publics.


A l’université d’Abomey-Calavi au Bénin, ça brûle

Petit à petit les événements se sont enchaînés. Le détonateur a été la note du recteur. Une note indiquant qu’il n’y aura pas de session de rattrapage à la faculté des lettres arts et sciences humaines (Flash) de l’université d’Abomey-Calavi. Naturellement les étudiants réagissent et décrètent plusieurs journées de campus mort.

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Ils barricadent les voies d’accès à l’université et brûlent des pneus sur le tronçon autoroute Godomey-Calavi. Les autorités universitaires ne tardent pas à envoyer des policiers. La franchise universitaire une fois encore est violée.  UAC2[1]Autrefois le vice-premier ministre en charge de l’enseignement supérieur intervenait pour rétablir les droits des étudiants à avoir une session de rattrapage. Mais le recteur de l’UAC persiste et signe : pas question. Le 30 juin 2015, à l’issue d’une énième séance de travail qui n’a accouché que de déceptions et regrets du côté des étudiants, ces derniers sont ont réclamé la démission du recteur. Ils ont occupé l’autoroute qui passe devant l’université et perturbé la circulation. Naturellement les forces de l’ordre étaient aux aguets et ont tenté de les disperser.UAC_3[1] En Afrique toutes les universités sont une poudrière. De Dakar à Pretoria en passant Nairobi, rien ne va dans nos universités : crises chroniques et soulèvements sur fond de réclamation de secours et de bourses. Chaque année, les étudiants dénoncent les examens truqués et les fuites d’épreuves. A quand la fin de la misère dans nos universités, creuset de formation des cadres supérieurs africains de demain. J’ai peur pour mon Afrique qui se veut compétitive.

 


Elections communales et locales au Bénin, les populations ne sont pas encore sorties de la merde

électeurs[1] Enfin s’apprêtait-on à dire dans ma belle cité. Oui enfin la population pourrait pousser un grand ouf de soulagement. En effet les décideurs politiques ont prit la résolution d’organiser les élections locales, communales et municipales. Attendues depuis Mars 2013, elles furent à plusieurs fois reportées. Seul détenteur de ce génie dans le monde le peuple béninois a su inventer un nouveau système électoral. Première nation africaine à avoir initié et réussir en 1990 la conférence nationale des forces vives de la nation, le peuple béninois est encore le premier a fait jouer aux maires et aux conseillers locaux une prolongation  » légale » de plus de deux ans. Rester au pouvoir pendant deux ans après la fin légale de son mandat, c’est au Bénin que ça se passe. C’est une belle innovation. Mais enfin, les élections ont pu se tenir dans le temps fixé par la cour constitutionnelle aprés plusieurs reports.

On pourrait donner satisfecit à la commission électorale nationale autonome (CENA) pour avoir tenu dans les règles ladite élection. Mais là il y a problème car les électeurs ont eu la belle surprise de découvrir au moment du vote que le bullettin unique ne comportait pas le logo de tous les partis politiques en compétition. Erreur d’impression ou volonté politique d’exclure certains? Bien malin le génie qui avancerait des réponses.Cartes_d'électeurs[1] En tout cas dans certains bureaux de vote hier, les populations n’ont pas pu choisir leurs représentants au conseil de village et de quartier. Les dites élections locales doivent donc êtrre reprises dans ces localités. Après les reports, la LEPI à problèmes,les vols de cartes d’électeurs, l’achat de conscience, voici le peuple bénninois toujours dans la merde électorale. Vivement que tout soit corrigé pour la reprise des dites élections et surtout que tout soit mis au point pour l’élection présidentielle de mars 2016. Dans tous les cas, le peuple du Bénin a plusieurs tours de génie dans son sac magique.

 


La surcharge des véhicules sur nos routes est l’autre face de la corruption à visage découvert au Bénin

véhicule surchargé béninCette image peut surprendre les occidentaux ou autres touristes qui viennent en visite dans mon beau pays, le Bénin. Mais nous les authoctones ou nationaux, sommes bien habitués à voir les véhicules de transport, qu’ils soient légers ou de poids lourds notamment les camions, chargés hors normes et hors gabarit. C’est ce qui est NORMAL chez nous.

Mais la racine du mal n’est pas dans l’audace qu’ont les chauffeurs à charger pléthore mettant en souffance le véhicule, les voies de circulation mais surtout la vie des passagers et des autres usagers de la voie publique. Le mal se touve dans la confiance que le conducteur du véhicule a aux agents de sécurité routière qui sont chargés de le contrôler et de le verbaliser. Le conducteur sait que sur les 500 km qu’il aura à parcourir, aucun agent agent de sécurité ne peut lui arracher son permis de conduire et l’obliger à respecter les normes de la circulation. Pour preuve ce conducteur dont je viens de filmer le véhicule sur l’axe Akpro-Missérété- Pobè à la sortie de Porto-Novo, la capitale de mon pays, vient juste de dépasser un poste mixte de gendarmes et de policiers, chargés de la sécurité routière. Je ne parle pas des dizaines de postes de contrôle qu’il a dépassés avant que je ne le rencontre.

Le deal entre conducteur et agent de sécurité est réglé depuis des lunes. La compréhension est totale: Le mécanisme est simple et bien huilé. Le conducteur de véhicule sait que l’agent de sécurité routière qui vient sur la voie n’est pas venu pour contrôler ni son permis de conduire, ni les papiers de visite technique du véhicule encore moins veiller à la sécurité et la vie des usagers. Il est venu pour ramasser ses pièces de 500F CFA.  Le gendarme ou le policier de garde sait aussi que son rôle n’est pas de déranger le chauffeur et faire un contrôle, surtout faut pas lui perdre du temps: le temps c’est de l’argent, n’est ce pas?

Alors bien avant le poste de contrôle, le chauffeur prépare sa pièce de 500f qu’il met dans sa main gauche, celle qui est hors du véhicule. Le policier a pour rôle de siffler. Il siffle donc et le chauffeur ralentit, faisant semblant de s’arrêtter, le policier s’approche prend la pièce de la main du conducteur et échange un sourire amical. Le tour est joué. Cette pièce d’argent rejoint les autres qui pèsent déja lourdement les poches du tréllis de l’homme en uniforme.

Un autre scénario est que le policier siffle et le conducteur va garer son véhicule plus loin. Avant qu’il ne descende le policier a déjà lancé le code : << Descend avec tes pièces>>. Le profane va penser qu’il s’agit des pièces du véhicule. Erreur! Il s’agit de la pièce de 500F Cfa que le conducteur glisse dans la pièce du véhicule. Alors il descend du véhicule, court se présenter devant le policier et se met au garde à vous. Repos! Il tend la pièce du véhicule à l’agent qui retire la pièce qui l’interesse et retourne la pièce qui ne le concerne pas à son propriétaire qui reprend son véhicule surchargé vers un autre poste de contrôle pour le même scénario.

Et ces sous collectés vont où? Je m’attendais à cette question. Le policier de faction fait le point à son chef de poste. Celui-ci à sa descente de garde en fait au commandant d’unité qui remonte l’information plus loin, vers le directeur national qui avise le ministère qui va contacter qui? La présidence. Sur ce parcourt vers le palais de la présidence, la rançon est chaque fois amputée d’un niveau à un autre. Mais cette amputation ne dimunie en rien ce qui parvient aux <<hautes autorités>>, car la manne vient de partout du territoire national: le fleuve a plusieurs affluents qui viennent grossir son lit au fur et à mesure qu’il évolue.

La corruption chez nous a plusieurs facettes. Je viens d’en dévoiler celle à laquelle nous sommes tous habitués. Je ne parle pas des travaux surfacturés et de la construction de l’édiffice de l’Assemblée nationale qui a déja engloutit 14 milliards de francs CFA et refuse de se livrer à l’usage des députés.

C’est le système béninois. Nous continuons nos marches vertes avec en tête la haute autorité, mais la gangrène continue vers la moelle. Vive la lutte contre la corruption! Vive le partenariat corrompu et corrupteur!


Sénégal: plus qu’un phénomène religieux, le ramadan est un fait de société

Ramadan senegal 1Voici deux jours que le carême des musulmans est décrété partout sur la terre. A l’instar de leurs coreligionnaires, les musulmans du Sénégal sacrifient tout pour honorer ce mois saint qui est l’un des grands piliers de l’Islam. Partout dans les rues et les services, l’atmosphère du jeûne est palpable. Les rues sont désertes, les services se vident avant les heures de fermeture. Tout le monde court pour rompre le jeûne en famille.

Plus qu’un fait religieux, ici il s’agit aussi d’un fait socio-communautaire. Dans les services et dans les quartiers, entre deux causeries, les musulmans invitent leurs frères chrétiens à jeûner avec eux. C’est aussi pour les musulmans une manière de savoir qui sont les véritables amis dans l’autre religion. En effet, il faut accompagner le frère musulman dans son carême: un lot de fruits ou des sacs de sucre ou de riz, ça fait du bien à celui qui jeûne. C’est la solidarité africaine.

Les mosquées sont envahies aux heures de prières. Les rues sont bloquées et les usagers sont obligés de faire de grands tours. Chaque fois quand je vois les mosquées remplies à craquer, je me pose la question de savoir où se trouvaient ces centaines de pratiquants aux heures habituelles de prière?

En plus de ces prières régulières organisées dans les mosquées, les différentes confréries religieuses dont les sénégalais seuls en ont le secret, organisent des prèches à l’intention de leurs fidèles. Ce jour dimanche 21 juin, j’ai pu capter quelques images de la confrérie des Tidjanes sur le terrain de football du quartier  Fass à Dakar.

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De longues heures de prières interminables. Il ne fait pas bon de vivre ici à Fass au cours de ces prèches. La sonorité dépasse les limites du supportable pour les oreilles. Les haut parleurs crachent la voix forte du guide spirituel quand les fidèles transpirent sous des bâches chauffées par le soleil ardent de Dakar. On sait quand la prèche commence mais on sait pas quand ça va finir.

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De partout les fidèles viennent assister à ces séances de purification. A pieds, ils viennent, en transport en commun, en car rapide, en taxi ou en véhicules particuliers, ils se déplacent pour se nourir de paroles saintes venant de la bouche sanctifiée du marabout, le guide spirituel. Pour ces vacrmes dans toute la ville de Dakar, nous en avons encore pour 28 jours bien comptés.

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