Présidentielle de février 2016 au Bénin : l’argent s’oppose à l’intellect

7 octobre 2015

Présidentielle de février 2016 au Bénin : l’argent s’oppose à l’intellect

Il n’y a plus de doute que le président Boni Yayi va déposer le tablier en mars 2006 précisément le 6 avril après l’élection présidentielle du 28 février 2016.

Mais la grande incertitude qui persiste est concerne celui à qui le relais sera transmis. Jusqu’à présent aucune force politique qu’elle soit de l’opposition ou de la mouvance présidentielle n’a encore eu le courage de désigner un candidat. Lors de son université de vacances il y a quelques semaines le peuple a attendu en vain la désignation du Parti du renouveau démocratique (PRD), le principal parti d’opposition, celui du président de l’Assemblée nationale. Dans ce contexte, nombreux sont les potentiels candidats de l’opposition qui tentent de rallier les populations à leur cause. Du groupe politique Union fait la nation (UN) à la Renaissance du Bénin (RB) en passant par le Parti social démocratique (PSD), on constate une multitude de prétentions à la magistrature suprême.

Mais le plus grave n’est peut-être pas à ce niveau. Il se trouve probablement au sein de l’Alliance des Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), l’Alliance des forces politiques qui soutiennent les actions du président en place. Le président de la République Boni Yayi, chef du gouvernement, chef suprême des armées hésite à désigner son dauphin. A t-il peur que son choix ne rencontre le consentement de ses alliés et ténors de l’Alliance politique? Que cache ce silence?

Personne au Bénin ne peut encore le dire. Pour le moment, on constate que là aussi nombreux sont les ministres sortis du gouvernement ou encore en exercice qui sillonnent déjà rues et ruelles, régions et contrées pour séduire les militants et autres groupes sociaux.

Jusque-là, ce n’est pas encore grave. Nous sommes encore dans un contexte de politiques et de politiciens. Mais ce qui surprend de nos jours au Bénin est l’intérêt accru des hommes d’affaires pour la politique. Les opérateurs économiques investissent de plus en plus la scène politique. Les plus en vue sont les sieurs Adjavon et Talon, de grands détenteurs des secteurs de l’économie au pays. Le premier a fait fortune dans l’agro-buisness et la commercialisation des produits congelés. Le second s’est fortement illustré par son très grand rapprochement avec le chef de l’Etat lors des campagnes présidentielles de 2006 et 2011. Mais le pont va se rompre dès 2012 avec cette célèbre affaire de tentative d’empoisonnement du chef de l’Etat et de coup d’Etat. Depuis lors l’homme d’affaires, potentiel candidat à l’élection présidentielle prochaine est devenu un exilé politique à Paris. Son retour au bercail plusieurs fois annoncé a été reporté à plusieurs reprises.Pour le moment, chacun prend d’assaut les différents journaux écrits, les radios-diffusion et les chaînes de télévision pour imposer son point de vue. En outre, la campagne se fait annoncer avec à coups de fortes publicités et il est annoncé que beaucoup d’argent va circuler. Les hommes d’affaires vont inonder les populations des liasses de billets jalousement conservées dans les coffres et les banques. Dans ce contexte, les projets de société n’ont aucune valeur. Les idées vont faire place à l’espèce sonnante et trébuchante. Ce qui compte pour les populations ce n’est plus ce que le candidat propose de faire pour sortir le pays de la misère mais plus tôt combien il y a à distribuer? Le ventre affamé n’a point d’oreilles.

Les opérateurs économiques s’opposent aux intellectuels et le peuple veut manger. En effet l’argent n’a pas de couleur ni d’odeur. Chez moi on s’en fiche pas de l’argent volé, l’essentiel est que les fonds soient distribués lors des campagnes présidentielles. Tristesse ou bonheur?

Wait and see!

 

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