Au Bénin, l’effort d’éviter une année blanche aux apprenants devient un impératif républicain.

Article : Au Bénin, l’effort d’éviter une année blanche aux apprenants devient un impératif républicain.
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8 mars 2018

Au Bénin, l’effort d’éviter une année blanche aux apprenants devient un impératif républicain.

Les souvenirs des années 88-89 reviennent hanter l’esprit de ceux, qui élèves ou étudiants vécurent ces moments de debrayage dans les écoles et à l’Univesité Nationale de Bénin.

Jeune élève, je venais de décrocher avec brio mon Certificat d’Etude de Fin d’Enseignement de Base (CEFEB).  J’étais le plus jeune des sept élèves de mon école à avoir realisé cet exploit. Oui, exploit car réussir à cet examen en ce temps- là, n’était pas à la portée de l’élève moyen. Bref, je devais commencer ma nouvelle vie de collègiens à la capitale, au CEG Davié, sur les traces de ma soeur aînée qui m’y précéda deux ans plus tôt. Mais hélas, c’est sans compter avec les mouvements de grève en cours dans le pays depuis les années 85 et qui connurent leur apogée en 89. La célèbre étudiante Wawounwa Thérèse, et ses paires faisaient trembler le féroce régime dictatorial du président revolutionnaire Kérékou. Tout le pays fut paralysé: services d’Etat fermés, les fonctionnaires transformés en trafiquants d’essence, les élèves à la maison, les étudiants matraqués, emprisonnés et tués. Enfin, ce fut l’année blanche qui m’accueillit aux portes du CEG Davié.

De nos jours, loin de cette période révolutionnaire, le mécontentement gronde de plus en plus dans le rang des étudiants et des enseignants. Certains exigent de meilleures conditions d’étude, d’autres font semblant de refuser les salaires,mais exigent leur statut particuluer. Quant aux agents de santé, ils sont aussi mécontents. Reformes dans le secteur, oui, mais avec integration de tous. Les salaires sont defalqués à tous, grèvistes ou non. C’est l’application des textes. Mais le debrayage continue.

Dans ce contexte, le gouvernement et les syndicats jouent au jeu de cache-cache. Les séances de négociations sont reportées sine die. Mais au moins le  » ciel de Banamé » s’en mêle. Le « dieu esprit saint » sur la terre joue au médiateur ou à la médiatrice. Elle a rencontré certains syndicats, sûrement pour les inviter à la retenue et ne pas perturber l’ordre républicain.

Pendant ce temps tous les voyants clignotent avertissant de la survenue imminente d’une année blanche dans le pays autrefois désigné « quartier Latin » de l’Afrique.

Les jours à venir pourraient mieux nous situer.

Tkp.

 

 

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Commentaires

ABOKY
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Bonne inspiration.... Courage.