Tokpanou KOUDJO

Pour l’élection présidentielle, je vote Burkina-Fasso


 

Quand Thomas Sankara declenche sa vengeance depuis l’au-delà


 

Le dimanche 29 novembre 2015, Burkin-fasso,le pays des »hommes intègres » va vivre un tournant décisif de son histoire politico-social.En effet jamais une élection libre, démocratique et populaire n’a  été organisée dans ce paisible et boullant pays autrefois appellé la « Haute Volta »

Victime d’au moins d’au moins quatre coups d’état, le Burkina va basculer dans un regime totalitaire sous Blaise Compaore qui a plongé ses mains dans le sang de son frère et ami le Président-Révolutionnaire Thomas Sankara.

Mais comme une vengeance dirigée depuis l’au-delà par Thomas Sankara, 27 ans après et courant le même mois d’octobre, le beau Blaise sera balayé du pouvoir par le balai citoyen et tout le peuple assoiffé de justice et de paix.N’eut été la vigilance de ses deux plus grands complices (la France et la Cote d’ivoire) dans l’assassinat de Thomas Sankara, les balaiyeurs se seraient servi du cadavre du beau Blaise pour balayer Ouagadougou. Mais ce n’est que partie remise car la justice ne restera sans être rendue.

En attendant donc ce moment ultime où tous les crimes couverts seraient élucidés et les responsables répondre de leurs forfaits,voilà le peuple convoqué à choisir librement et démocratiquement son président. S’il est vrai que les ennemis du peuple sous quelque visage que ce soit ont tenté de pertuber les événements, il est aussi vrai que le peuple est mûr et sait faire face à ses malfaiteurs et profiteurs.

Ainsi donc,qu’il pleuve ou qu’il neige, contre vents et marrées, demain 29 novembre 2015, le peuple burkinabè fermera une page de son histoire pour en ouvrir une autre. Le nouveau Burkina où le pouvoir appartiendrait véritablement au vrai peuple et où la culture de l’équité et de la justice serait un exemple pour le reste du monde. L’épisode Compaoré fut une malheureuse parenthèse pour la révolution.

Alors à présent peuple burkinabe mobilise toi pour  le vrai combat.

《La patrie ou la mort,nous vaincrons》.

 


Affaire Dangnivô: le supposé mort qui refuse de mourir

Chez moi, toujours dans le pays lointain là-bas, le pays de l’eau et de la verdure qu’est le Bénin, il y a un certain supposé mort qui refuse de mourir et malmène les vivants.

  • Historique des faits

Dans la nuit du mardi 17 août 2010, disparaissait le sieur Pierre Urbain Dangnivô. Jusque-là, haut cadre du ministère des Finances, il serait revenu du service et aurait perdu le chemin de sa maison car jusqu’à présent, il n’y aurait plus jamais mis les pieds. Qu’est-ce qui s’était passé donc pour qu’un adulte comme lui ne retrouve plus les chemins de sa maison. Cinq ans après, tout le peuple est encore en quête de la vérité.

Entre temps dans les jours qui ont suivi cette mystérieuse évaporation dans la nature, beaucoup de soubresauts ont secoué la cité. Les syndicalistes s’en sont mêlés, les politiciens aussi. Disons tout le peuple s’est mobilisé pour retrouver le disparu, toujours vivant et jamais mort. Mais à la fin du scénario, un cadavre a été déterré à Wômey,une bourgade non loin de Cotonou et des supposés assassins furent arrêtés et jetés en prison.

Les conclusions médicales d’experts légistes nationaux et internationaux n’ont pas pu permettre de déclarer le cadavre exhumé comme celui du présumé disparu mort. En tout état de cause, le problème est resté au point mort, aucune question n’a pu obtenir de réponse. La seule certitude est qu’un cadre de la fonction publique est sorti de son bureau et erre encore dans la ville de Cotonou cinq ans après car il n’est pas encore retourné dans sa famille, auprès des siens. Où peut-il donc bien être ?

  • Actualités

Affaire dangnivô

Depuis cinq ans donc, certains croupissent dans la prison de haute sécurité d’Akpro-Missérété. Entre temps, le principal accusé dans l’affaire et présenté comme le véritable assassin du cadre, aurait tenté le grand exploit de s’évader de la prison, en escaladant à lui tout seul, les hautes murailles, hautes de trois mètres: Un grand exploit olympique de saut en hauteur .

Dans un dossier politico-judiciaire comme celui dont nous parlons, où des noms, et pas des moindres, sont cités, la justice ne peut donc rester en retrait. Alors la justice s’est saisie du dossier, les avocats de la partie civile sont constitués, ceux de la défense, le ministère public et les jurés sont désignés pour qu’une fois la vérité jaillisse. Mais quelle est la vérité qui va jaillir ? Celle dite la vraie ou celle qui aurait été fabriquée ?

Pour le moment, le procès est suspendu pour la énième fois. Il y a dix jours, les avocats de la défense ont posé un problème d’inconstitutionnalité. Alors la cour constitutionnelle a fait diligence pour statuer sur la question et a autorisé la poursuite du procès. Dès lors, c’est le problème des jurés qui auraient subi des pressions de toute sorte qui bloque à nouveau le procès qui est encore suspendu.

Mais ce qui reste constant dans ce procès, c’est que les principaux accusés supposés assassins et complices, refusent de plaider coupables. Ils parlent de théâtre et d’histoires montées de toute pièces. Ils parlent de promesses de millions faites par des gens, et pas des moindres, parlons tout simplement des « intouchables ». Aussi, ce qui est par ailleurs constant, c’est que les avocats jouent au ping pong. D’autres accusent certains de partialité et d’autres estiment que leurs confrères font mains basses sur la vérité.

En tout état de cause, la vérité pour certains n’est plus loin de jaillir mais pour d’autres on ne connaîtrait jamais la vérité dans cette histoire rocambolesque de disparition.

  • La particularité de ce dossier.

Dans mon pays si beau et si paisible là-bas au pied du baobab centenaire et de l’iroko sacré, nous avons connu par le passé d’autres disparitions: le sous-préfet de Boukoumbé a disparu sans laisser de trace, le juge Coovi est mort aussi sans qu’on élucide ce crime. Alors pourquoi tant de palabres pour ce supposé mort qui refuse de mourir ? J’avoue que je n`ai pas la réponse à la question. Juste je me rappelle de cette phrase dite par mon père un jour : « toutes les naissances n’ont pas la même signification et toutes les morts n’ont pas la même valeur. »

Enfin, je souhaite que la vérité jaillisse, que justice soit rendue, mais plus jamais que de tel crime ne se produise dans la cité. Que la famille et les amis puissent retrouver leur parent vivant, s’il vit encore comme certains le disent ou tout simplement qu’on puisse faire le deuil du disparu pour avoir la quiétude dans les coeurs et que les âmes des disparues reposent en paix pour que le mort cesse de malmener les vivants.

 

 


Connaître Dakar par ses monuments

Cher ami du réseau Mondoblog de RFI,

Bientôt tu seras accueilli dans le merveilleux pays de la Téranga, chez les célèbres frères opposés Cheick Anta Diop et Léopold Sédar Senghor. Ces deux éminents intellectuels ont impacté l’Afrique de leur savoir combien profond et authentique. Pour te souhaiter la bienvenue et te donner un avant goût de bonheur pour ton séjour, je partage ce lien avec toi. Visite l’Afrique et le Sénégal de chez toi, à travers ces fabuleux monuments qui racontent par eux-mêmes l’histoire de l’Afrique. Bonne virée touristique.

De passage à Dakar, n'oublie pas de visiter ses monuments pour te plonger dans l'histoitre africaine, de la période d'avant la colonisation à celle de la Renaissance. Bonne randonnée à travers Dakar

Publiée par Aboki koudjo Tokpanou E. Casimir sur Vendredi 27 mars 2015


Les grèves perlées, l’autre métier des fonctionnaires de mon pays

Au pays désigné autrefois « quartier latin de l’Afrique » la grève répétée est la nouvelle fonction des travailleurs.


 

  • Un cercle infernal

Chez moi au pays, très loin là bas, sur les rives de l’océan Atlantique, dans le Golfe de Guinée, sous l’ombre des palmeraies et des cocotiers, être fonctionnaire est parfois synonyme de grèves. Dans tous les cas, la différence n’est pas trop grande.

En effet, depuis que le régime révolutionnaire du PRPB fut balayé en 1989 par les Forces Vives de la Nation lors de l’historique conférence nationale, il n’y a jamais eu d’année où les centrales syndicales n’ont pas manifesté leurs mécontentements par des grèves et autres sit-in. Des fonctionnaires de l’Etat abandonnent ainsi leurs bureaux et services et se transforment en batteurs de tambours, banderole rouge déroulée autour de la tête, gons et castagnettes au point. Ils deviennent des marcheurs infatigables sous le chaud soleil des tropiques, transpirant dans leur t-shirt aussi rouge et criant à tue-tête leur ras-le-bol à qui veuille les entendre. Ils lancent des slogans hostiles aux gouvernants, déversent leur venin sur ceux qui osent se mettre en travers de leur passage. C’est la grève, ou encore marche de protestation contre le gouvernement en place et son chef en premier.

Du côté des enseignants, ce qui me surprend, c’est qu’ils ne se lancent jamais dans ces mouvements de protestation en vacances. C’est soit au début de la rentrée, soit à l’approche des examens que le mécontentement leur monte au cerveau. Alors ayant perdu trop de temps à danser devant la présidence et sur la grande place rouge de la ville, il faut rattraper les programmes des cours écorchés.

  • Les raisons

Les raisons sont souvent différentes d’une corporation professionnelle à une autre. Au moment où certains fonctionnaires grèvent pour l’augmentation des salaires, d’autres font des marches pour exiger le paiement des primes. Par ailleurs, au moment où certains dénoncent des concours frauduleux, d’autres par contre marchent pour supporter les mêmes concours. Un véritable imbroglio au niveau des secrétaires généraux des centrales syndicales qui en arrivent parfois à s’insulter par médias interposés. Des secrétaires généraux qui ne vont jamais à la retraite. Ils ne quittent jamais leur poste. Ils sont toujours reconduits à chaque élection, même si l’âge de faire valoir leur droit à la retraite vint à les surprendre.

Dans tous les cas, il est rare de voir les fonctionnaires de chez moi, dans mon lointain pays là-bas, faire des grèves pour renouveler un matériel technique, ou encore moins pour que l’Etat construise une école ou un dispensaire. Je voudrais ici citer un exemple: des agents de santé sont entrés en grève pour qu’on change les pinces et autres ciseaux qui ont servi à former les maitres de médecine, fondateurs de cet même hôpital. Mais là encore le ministre de la Santé de ce temps, lui-même médecin a vite fait de contrarier ses pairs en montrant à la télévision des instruments neufs, que ses détracteurs ont qualifié de deuxième main ou tout simplement d’occasion. Des instruments rouillés repeints à la hâte.

  • Les négociations

Dans ces moments de tension, il est urgent de trouver des voies et moyens pour sortir de la crise. Alors que fait le gouvernement de mon pays ? Il met en place une commission ad hoc chargée de rencontrer les fonctionnaires mécontents et de trouver des solutions aux éternels problèmes dont le chef n’est jamais au courant. Alors commence donc des séries de pourparlers entre fonctionnaires et ministres chargés de la difficile, voire douloureuse, mission. A la sortie des séances, au moment où le ministre délégué, principal négociateur affiche sa satisfaction de voir la séance se dérouler convenablement, c’est à ce moment que le syndicaliste, couvre-chef rouge sur la tête et longue écharpe rouge déroulée autour du cou, d’un rire cynique annonce aux journalistes que leurs interlocuteurs sont de mauvaise foi et rien n’a bougé sur les revendications des grévistes. Ainsi le peuple est pris en otage entre la parole de son ministre délégué et celle du representant des travailleurs.

  • Les victimes

Chez moi, toujours dans ce pays lointain là-bas, où coule tranquillement l’eau du fleuve vers la mer, un adage populaire dit ceci: « Quand deux éléphants se battent, ce sont les herbes qui en souffrent« . Effectivement, quand les ministres et les délégués syndicaux autour des verres de champagne refusent d’accorder leur violon sur des questions de procédures et de négociations, ce sont les élèves qui sont à la maison. Ils abandonnent les cours et deviennent des cybercriminels, des brouteurs. Dans tous les cas, le professeur n’est pas venu donné son cours. Que fait l’élève ? Il se cherche, il se débrouille.

Les autres victimes sont les usagers de la fonction publique. Du lundi au jeudi, les portes des services publique sont closes, et vendredi il y a QG ou AG de compte rendu. Donc durant toute la semaine pas de service public. Au tribunal comme à l’hôpital, le scénario est le même. Les portes fermées vous regardent et vous sourient: le prestataire de service est aux négociations, revenez la semaine prochaine.

  • Les résultats

Ayant vécu ces moments de débrayage six mois sur les neuf que comptent l’année scolaire, le système demande aux élèves d’aller aux examens de fin d’année. Alors on s’étonne d’avoir des taux de réussite de 10%. A l’université, on est surpris de voir des étudiants ne pouvant s’exprimer en langue française, celle dite de travail. Pourquoi être étonné quand on a passé son temps à gréver ?

Ayant formé des cadres amputés, au rabais, on s’étonne que les concours soient frauduleux et que l’administration soit faite de népotisme, que la corruption dispute la place à l’équité.

Chez moi, très loin là-bas, où le fleuve coule emportant vers la mer la joie et les peines des pêcheurs, le système est enrhumé. Les prochaines élections présidentielles arrive à grands pas, il faut vite lui trouver un remède.

 

 


Au Bénin, les jumeaux sont célébrés comme des divinités et adorés comme tel.

1. Les fondements endogènes

Au Bénin et dans bon nombre de pays de l’Afrique, notamment la région ouest, beaucoup de pratiques culturelles, cultuelles et religieuses ont résisté aux temps et sont parvenus aux générations actuelles. Même l’évangélisation  à outrance qui a envahit les populations n’ a vraiment pas entamé la foi des populations dans leur croyances et pratiques endogènes: en tout cas chez moi au pays, tout le monde est chrétien ou musulman le jour, mais devient pratiquant des religions endogènes la nuit. Le vodoun est dans le cœur et la vie de chaque habitant

2. Le culte des jumeaux

Ce qui fait le sujet de cette publication en guise d’illustration est le culte des jumeaux adorés comme des divinités. En effet dans nombreuses familles du Sud-Bénin, la naissance des jumeaux n’est jamais un fait du hasard. Est considéré comme grossesse gémellaire, dans les considérations médicales, toute grossesse dont sont sont issus deux voire plus deux enfants (ils sont appelés en langue locale awhoo). Mais dans la tradition béninoise, en plus de ces conventions scientifiques, tout enfant né par le siège (agôssi:fille, agôssou:garçon) est également considéré comme un jumeau et traité de la même manière que les jumeaux « scientifiques »

Cette compréhension apportée sur ce qui est considéré comme jumeau, nous pouvons entrer dans l’aspect culturel du phénomène. En effet je disais plus haut que la naissance d’un jumeau dans une famille n’est jamais le fait du hasard. Dans les considérations sociologiques les jumeaux qui naissent ont toujours un message à apporter. Il peut s’agir d’un message de paix, de bonheur, de joie mais parfois aussi il peut s’agir d’une alerte, d’une tristesse ou d’un malheur qui va s’abattre sur la famille. Que faire donc?

 

3. La consultation du Fâ

Le Fâ est l’oracle qui permet d’interroger les jumeaux et de comprendre les tenants et les aboutissants de leur venue. Ainsi donc les membres de la famille se rendent chez le bokônon, très tôt le matin. Le bokônon va appeller par son fétiche l’esprit des jumeaux qui viendra discuter avec les parents des enfants et pouvoir expliquer les raisons qui ont motivé leur venue dans cette famille. Par la même occasion, l’esprit des jumeaux va donner les directives concernant les différents rituels à faire pour que la paix règne dans la famille et pour que l’abondance comble les parents et alliés.

4. Les rituels

De retour au bercail, les parents sont dans l’obligation de respecter à la lettre les prescriptions de l’esprit des jumeaux. Ces prescriptions varient d’un jumeau à un autre et d’une famille à une autre. Mais ce qui reste constant, c’est que lors de la cérémonie des jumeaux, ces derniers désignent de nouveaux parents à savoir: père, mère, oncle et tante. On prépare des repas particuliers à base de l’huile de palme et de farine de maïs qu’on appelle « awouanzi » Je ne peux pas vraiment l’expliquer en français car sa correspondance n’existe pas. J’ai pu ramener pour vous et votre compréhension quelques photos de ces rituels.

celebration des jumeaux 2celebration des jumeaux 4celebration des jumeaux 3

Cette cérémonie filmée e’est déroulée au Bénin, dans un village appellé Vakon, une bourgade de la capitale Porto-Novo. Plusieurs mystères sociologiques sont liés à ces rituels auxquels les populations croient fermement et y participent avec foi et conscience. Les traditions africaines ont encore de beaux jours devant elles surtout dans ce monde actuel, où les hommes se tuent au nom du Tout-puissant Dieu; qu’Il s’appelle ainsi ou Allah. Peut être que la paix et le salut du monde, viendrait de nos religions endogènes qui savent tolérer et cohabiter avec les autres croyances.


Présidentielle de février 2016 au Bénin : l’argent s’oppose à l’intellect

Il n’y a plus de doute que le président Boni Yayi va déposer le tablier en mars 2006 précisément le 6 avril après l’élection présidentielle du 28 février 2016.

Mais la grande incertitude qui persiste est concerne celui à qui le relais sera transmis. Jusqu’à présent aucune force politique qu’elle soit de l’opposition ou de la mouvance présidentielle n’a encore eu le courage de désigner un candidat. Lors de son université de vacances il y a quelques semaines le peuple a attendu en vain la désignation du Parti du renouveau démocratique (PRD), le principal parti d’opposition, celui du président de l’Assemblée nationale. Dans ce contexte, nombreux sont les potentiels candidats de l’opposition qui tentent de rallier les populations à leur cause. Du groupe politique Union fait la nation (UN) à la Renaissance du Bénin (RB) en passant par le Parti social démocratique (PSD), on constate une multitude de prétentions à la magistrature suprême.

Mais le plus grave n’est peut-être pas à ce niveau. Il se trouve probablement au sein de l’Alliance des Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), l’Alliance des forces politiques qui soutiennent les actions du président en place. Le président de la République Boni Yayi, chef du gouvernement, chef suprême des armées hésite à désigner son dauphin. A t-il peur que son choix ne rencontre le consentement de ses alliés et ténors de l’Alliance politique? Que cache ce silence?

Personne au Bénin ne peut encore le dire. Pour le moment, on constate que là aussi nombreux sont les ministres sortis du gouvernement ou encore en exercice qui sillonnent déjà rues et ruelles, régions et contrées pour séduire les militants et autres groupes sociaux.

Jusque-là, ce n’est pas encore grave. Nous sommes encore dans un contexte de politiques et de politiciens. Mais ce qui surprend de nos jours au Bénin est l’intérêt accru des hommes d’affaires pour la politique. Les opérateurs économiques investissent de plus en plus la scène politique. Les plus en vue sont les sieurs Adjavon et Talon, de grands détenteurs des secteurs de l’économie au pays. Le premier a fait fortune dans l’agro-buisness et la commercialisation des produits congelés. Le second s’est fortement illustré par son très grand rapprochement avec le chef de l’Etat lors des campagnes présidentielles de 2006 et 2011. Mais le pont va se rompre dès 2012 avec cette célèbre affaire de tentative d’empoisonnement du chef de l’Etat et de coup d’Etat. Depuis lors l’homme d’affaires, potentiel candidat à l’élection présidentielle prochaine est devenu un exilé politique à Paris. Son retour au bercail plusieurs fois annoncé a été reporté à plusieurs reprises.Pour le moment, chacun prend d’assaut les différents journaux écrits, les radios-diffusion et les chaînes de télévision pour imposer son point de vue. En outre, la campagne se fait annoncer avec à coups de fortes publicités et il est annoncé que beaucoup d’argent va circuler. Les hommes d’affaires vont inonder les populations des liasses de billets jalousement conservées dans les coffres et les banques. Dans ce contexte, les projets de société n’ont aucune valeur. Les idées vont faire place à l’espèce sonnante et trébuchante. Ce qui compte pour les populations ce n’est plus ce que le candidat propose de faire pour sortir le pays de la misère mais plus tôt combien il y a à distribuer? Le ventre affamé n’a point d’oreilles.

Les opérateurs économiques s’opposent aux intellectuels et le peuple veut manger. En effet l’argent n’a pas de couleur ni d’odeur. Chez moi on s’en fiche pas de l’argent volé, l’essentiel est que les fonds soient distribués lors des campagnes présidentielles. Tristesse ou bonheur?

Wait and see!

 


La sorcellerie en Afrique, mythe ou réalité?

Les contrées africaines regorgent de ces histoires de sorciers et d’esprits malveillants. Qu’en est -il vraiment?


Depuis la plus petite enfance, l’Africain est baigné dans de nombreuses histoires de sorciers, de hiboux et d’individus qui passent à travers les murs pour aller manger son prochain. Les soirs, jadis, les grands parents et les aînés autour d’un bois de feu, récitèrent des contes de mauvais génies qui cherchent à pénétrer la vie des humains et ou à manger le coeur ou l’âme de l’homme. Mais dans chaque conte, cet esprit mauvais est toujours vaincu par un autre esprit bienfaisant qui veille sur la victime.Bref une question de la force du bien sur le mal.

De nos jours encore, les histoires de sorciers et de sorcières sont légions et avec la multiplicité des chaînes de radio locales, on écoute en direct soit des victimes qui viennent témoigner de leur malheur causé par un présumé sorcier, ou même ce sont des soi disant sorciers eux-mêmes qui viennnet se confesser dans le souci de se faire délivrer de la force du mauvais génie et retrouver une vie humaine normale. En outre, dans les religions chrétiennes nouvelles dites évangeliques, il existe plusieurs rituels de délivrance des malades au cours desquels ces derniers seraient débarrassés d’un esprit mauvais.

Mythe ou réalité, la question reste posée et il est difficile à un Africain, mais surtout à un Béninois de nier l’existence de la sorcellerie, même si les textes de droit traînent à légiférer sur le sujet.

Au Bénin, au temps de la révolution, ce fut une véritable chasse aux sorcières qui fut organisée à travers tous les villages et quartiers de ville. Ainsi plusieurs vieilles personnes soupçonnées de posséder le mauvais esprit, sont ramassées dans les villages, emprisonnées et passées à tabac. Nombreux sont les grands baobabs et grands arbres qui sont détruits au cours de cette période car les arbres en occurence l’Iroko constituent des repères oû se cachent les sorciers pour organiser leur festin macabre. sorcier 2De nos jours encore, il y a en des individus réputés mauvais ou soupçonnés d’être sorciers qui dans les heures avant leur mort se mettent à raconter leur prouesse de sorciers en confessant tous leurs méfaits et les différentes victimes qu’ils ont pu détruire dans leur vie d’obscurantisme: ceux qu’ils ont tué d’une manière ou d’une autre, ceux qu’ils ont rendu aveugle, celles à qui ils ont détruit l’utérus et beaucoup d’autres malheurs causés à autrui. J’en ai pour illustration, une vieille connaissance décédée il y a quelques jours mais avant de mourir à raconter comment il a tué ses propres enfants et parents, mais surtout fait étrange, aurait laissé échapper de son corps un oiseau:son oiseau.

En effet pour ceux qui ne le savent pas, l’oiseau constitue un matériel au coeur de la sorcellerie africaine. Il sert à son propriétaire de se lever de son corps naturel, physique et de voler la nuit vers sa victime ou sur le lieu de rassemblement des sorciers. Et chaque sorcier possède son oiseau. Il peut s’agir d’un hibou le plus souvent, d’une aigle ou même d’un charorgnard. Celle dont la photo est mise en illustration dans cet article, aurait quitté son domicile nuitamment sous forme d’oiseau. Mais sûrement les forces dont elle est dispose l’auraient abandonné car en plein vol, elle se serait fait piéger par les fils électriques haute tension, d’où son électroccution. L’oiseau s’est alors traansformé en une femme calcinée telle que vous le voyiez sur la photo.

La sorcellerie en Afrique, mythe ou réalité? Je ne demande à personne de me croire: Mais ce dont je suis certain est qu’il est impossible pour un Africain de vivre sans intégrer cette notion de sorcellerie dans son plan de vie.

 

 

 


Le football fait des morts au stade l’Amitié de Kouhounou à Cotonou.



  • Le contexte

Le dimanche 06 août 2015, le Bénin a livré à domicile contre le Mali, un match de football entrant dans le cadre des éliminatoires de la prochaine coupe d’Afrique des Nations. Annoncé par de grandes publicités télévisées et radio diffusées, sous fonds de patriotisme, ce match a drainé un monde fou de fans du sport roi. Le stade de l’Amité était plein comme un oeuf et les spectateurs autant excités comme de de beaux diables.

Au cours du match, les joueurs béninois n’ont pas vraiment convaincu et les Maliens n’ont pas tardé à ouvrir le score et menant donc leurs adversaires à 1-0 sur leurs propres installations. On pourrait bien imaginer la déception dans le rang des suporters béninois, venus nombreux supporter leur équipe nationale. Certains se décourageaient déjà mais là encore c’est sans tenir compte du génie des joueurs Béninois qui ont redoublé de technicité pour mettre un but et donc égaliser. La joie était donc à son comble dans la partie béninoise. C’est justement sur ce score de 1-1 que le jeu va prendre fin, mais de façon dramatique.

  • Le drame

scandale stade 2Personne n’a pu jusqu’à présent nous dire ce qui s’est réellement passé. Mais le constat qui est fait est que subitement une bousculade est née dans le rang des supporters. Les tribunes furent prises d’assaut par une horde de spectateurs qui fuyaient je ne sais quoi. Rapidement les services de sécurité et du maintient de l’ordre sont dépassés par la masse d’individus qui se ruaient les unes sur les autres. Les uns se piétinaient et d’autres se bousculaient. Ceux qui sont tombés deviennent des marche pieds pour ceux qui pouvaient encore fuir.Au finsh, on dénombre plusieurs blessés et malheureusement deux morts, victimes gratuites de leur passion: le football.

  • Les responsabilités

Les responsabilités traînent à être situées. Au Ministère du Sport et au niveau de la fédération béninoise de football, les autorités parlent d’une enquête qui est ouverte. On refuse de jeter le tord sur quiconque. On attend les résultats de l’enquête qui viendrait quand? En effet nous sommes au Bénin, où aucune enquête n’aboutit jamais.

Pour le moment on s’occupe à présenter des condoléances aux familles éplorées et à glisser quelques enveloppes aux blessées et aux parents des défunts pour préparer les obsèqques. Et après?

  • Les leçons

Pour ma part, je pense fort qu’il faut trouver les responsables de ces drames qui se répètent souvent sur nos stades. Mais aussi que les populations aussi soient disciplinées et suivent les instructions des forces de l’ordre. Enfin que les gouvernants et organisateurs sécurisent plus les grandes manifestations afin d’éviter aux paisibles populations de mourir en allant supporter par patriotisme les équipes nationales.


La Cour constitutionnelle révise la Constitution du Bénin

Depuis l’avènement de la démocratie en Afrique, la tentation est forte de réviser à chaque fois la loi fondamentale des pays du continent. Je ne me permettrais pas de citer les présidents qui ont mordu à l’appât. Presque tous ont succombé au désir de se maintenir au pouvoir après leur mandat : on change la règle du jeu au cours du jeu. Au Bénin, le général Mathieu Kérékou a voulu proroger son séjour au palais de la Marina après dix ans d’exercice. Son successeur au luxueux palais, après le retentissant KO de 2011, n’a pas aussi manqué de se laisser prendre par la griserie du pouvoir en dépit de la loi qui fixe à deux mandats le séjour présidentiel à la tête de la nation.

Mais hélas, il devra abandonner ce souhait. Beaucoup d’obstacles se dressèrent devant lui malgré la toute-puissance du régime. D’abord ce fut la brouille entre les ex-financiers de la campagne présidentielle. Sur fond d’accusation de tentative d’empoisennement du boss et de coup d’Etat, les relations entre le patron et ses anciens alliés se sont fortement détériorées. Des ministres et un médecin personnel furent jetés en prison avant d’être graciés quand le bailleur et son avocat juge prirent la clé des champs pour sauver leur maigre peau.

D’un autre côté, ce fut les forces politiques qui abandonnèrent le capitaine du bateau quand les organisations de la société civile s’alignaient vaille que vaille sur une orientation à prendre pour contrecarrer le plan de révision de la Constitution. Dès lors le boss fut contraint de revoir sa position sans toutefois retirer sa requête de révision de la Constitution. Le peuple suivait attentivement le dossier.

La réponse est venue de la Cour constitutionnelle, garant constitutionnel du respect de cette même Constitution. Les sept sages de la Cour par leur décision DCC-15-156, vont faire une levée de boucliers sur l’âge légal de dépôt des candidatures pour l’élection à la magistrature suprême en autorisant ceux qui auraient 40 ans avant la date du dépôt des dossiers de candidature à se présenter à la présidentielle. Entre autres conditions pour être candidat à la présidentielle, l’article 44 stipule : « Nul ne peut être candidat aux fonctions de président de la République s’il n’est âgé de 40 ans au moins et 70 ans au plus à la date de dépôt de sa candidature……….>>

Ainsi donc en douce, sans tambour  ni trompette, la Cour constitutionnelle vient de réviser la Constitution. Pas besoin de slogans style « NE TOUCHE PAS A MA CONSTITUTION »>, comme en 2005. Tout s’est passé entre les quatre murs dorés de l’institution suprême et avec quelques coups de téléphone. Pour le moment, personne n’ose trop lever la voix, car la même Constitution affirme que les décisions de la Cour constitutionnelle sont sans recours. Mais la seule question qui reste posée est de savoir à qui profite cette révision ?  Wait and see. Une fois encore j’affirme que l’Afrique ne souffre ni de faim ni de pauvreté, mais l’Afrique est malade de ses cadres et de ses intellectuels.


Chez moi au Bénin, les femmes jurent de rester fidèles à leur époux

« C’est une histoire de « Je t’aime à mourir »


Le phénomène peut paraître incompréhensible pour celui qui n’est pas de cette culture. Et pourtant il s’agit d’un fait banal en cours dans certaines régions du sud du pays, notamment dans la région de Porto-Novo, la capitale du Bénin. Je peux dénommer le phénomène comme  » Rituel de fidélisation de la femme à son mari ». De quoi s’agit-il ? Il s’agit d’un ensemble de rites au cours desquels, la femme en particulier l’épouse est appelée à jurer de rester fidèle à son époux jusqu’à sa mort: soit la mort du mari ou celle de la femme. Comprendre par rester fidèle deux choses principalement:

Les interdits

Le plus important et non négociable : ne jamais commettre l’adultère

Ici, c’est la plus grande promesse que la femme est appelée à faire : ne jamais coucher ou avoir des rapports sexuels avec un autre homme en dehors de son mari. Mais les prescriptions vont très loin. Par exemple, il est interdit à la femme mariée de laisser découvrir par des yeux indiscrets une partie de son corps, que ce soit ses cuisses, ses seins, sa nudité, ses sous-vêtements. Il luii est aussi défendu de s »asseoir à califourchon sur une moto, sauf pour raison de maladie. Tous ces faits que je viens d’énumérer sont considérés comme des intentions réelles d’adultère et donc passibles de sanction par le dieu qui veille au strict respect des prescriptions.

Ne jamais tenter d’ envoûter son mari.

Au Bénin et partout en Afrique, il existe des actes magiques par lesquels les femmes envoûtent leur mari pour les avoir à elles seules. Les Français parleraient de philtre, mais ici chez moi on parle de  » gbô témi“ c’est-à-dire  » écoute pour moi ou écoute-moi seule “. Par ce procédé magique, les femmes arrivent à soumettre leur époux et en quelque sorte à le rendre « mouton“ qui n’obéit qu’à sa maîtresse, la femme. Au cours de ces pratiques, certains charlatans ou prêtres vodoun en profitent pour tuer les maris en remettant des poisons aux femmes qui naïvement l’administrent à leur mari sans savoir que le produit est mortel. C’est un fait qui n’est toléré par personne. Ainsi les familles combattent farouchement les femmes qui s’adonnent à ces pratiques à la limite diaboliques.Pour empêcher et décourager les femmes de recourir à ces méthodes, les familles organisent des séances de fidélisation de la femme au mari et à toute sa belle famille.

⇒ Le motif

Plusieurs événements peuvent constituer l’élément déclencheur des manifestations : un fait extraordinaire qui survient dans la maison, la naissance ou la mort de jumeaux ou des décès inexpliqués à répétition. Dans le cas d’espèce dont j’ai été témoin, il s’agit de la naissance de jumeaux qui sont décédés à la naissance. En médecine, on parlerait de mort périnatale. Mais dans l’anthropologie béninoise, les jumeaux sont considérés comme des dieux et donc vénérés. Il existe ainsi des temples de dieux « ahooo“ ou jumeaux. Leur naissance et encore plus leur décès constituent donc des occasions de consultation de l’oracle  « fa » qui permet de décrypter le message qui sous-tend la venue ou la mort de ces dieux. C’est ainsi que les parents des jumeaux morts ont consulté ces jumeaux qui ont révélé le message de leur conception, mais surtout et surtout de leur mort dans les heures qui ont suivi leur naissance. J’ai pu participer à cette consultation, au cours de laquelle on entendait les jumeaux décédés parler à leurs parents et aux autres membres de la famille. Beaucoup seraient surpris en me lisant, mais je ne rapporte ce dont j’ai été témoin.

Dans leur aveu les jumeaux expliquaient que les femmes de cette maison n’étaient plus fidèles aux prescriptions de la maison et qu’elles profèraient des malédictions, raison qu’ils n’ont pas voulu rester trop longtemps dans cette atmosphère qui est leur est néfaste. D’où leur retour à Dieu de façon inattendue et précipitée. Alors par le biais du « hounnon“, le chef d’oracle qui servait d’interprete, les parents ont posé la question de savoir ce que l’on doit faire pour conjurer le mauvais sort?  A cette question, les jumeaux ont aussitôt répondu qu’il faut passer toutes les femmes de la maisonnée au test de fidélité pour dénicher les femmes infidèles et celles qui profèrent des malédictions dans la maison.

⇒ Le rituel

Le rituel commence par la convocation d’un prêtre ou d’un féticheur. Ici dans les images que j’ai prises, il s’agit d’un adepte d’une religion chrétienne d’origine africaine appellée les Chérubains et Séraphins, une église issue de l’ Eglise du Christianisme Céleste, elle aussi originaire du Bénin et basée à Porto-Novo.

Ce prêtre qui se fait appellé apôtre va expliquer en long et en large le motif de sa mission qui consiste à dénicher les femmes adultères, les mauvaises langues, aussi bien au sein des femmes que des hommes de la maison. Ainsi toute personne qui se sent coupable d’un fait quelconque qui serait contre la morale est invitée à se dénoncer, à déclarer ses intentions ou tout simplement à s’abstenir de jurer sur la bible. Car si quelqu’un animé d’une mauvaise intention jurait sur la bible, il risquerait de devinir fou ou tout simplement de mourir. Après toutes ces explications et mise au point, on passe au rituel proprement dit, au cours duquel les femmes jurent fidélité infaillible à leur mari jusqu’à la mort et aussi les hommes se promettent de ne jamais se jeter de mauvais sort. On se maudit disant qu’en cas d’nfrsaction à cette promesse que la foudre de la Bible abbatte le contrevenant.

Mais chose bizarre, je n’ai  entendu aucun homme jurer de rester fidèle à sa femme, et aucune femme ne la reclammer d’ailleurs. Je n’ai fait que rapporter ce que j’ai vu de mes yeux et entendu de mes propres oreilles.

Rituel 4

Rituel 1Voici quelques images. A gauche, l’apôtre donnant des explications et à droite des femmes à genou, buvant l’eau du rituel.