La tournée de François Hollande en Afrique, rien de nouveau n’a été dit

Article : La tournée de François Hollande en Afrique, rien de nouveau n’a été dit
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4 juillet 2015

La tournée de François Hollande en Afrique, rien de nouveau n’a été dit

Visite_hollande_1[1]Pour sa seizième visite officielle sur la terre africaine, François Hollande a choisi le Bénin, le Cameroun et l’Angola. Selon les déclarations officielles, cette sortie a trois axes d’intervention: L’économie, la sécurité et la démocratie. J’ai choisi exprès cet ordre thématique pour montrer que l’économie prime sur les autres aspects et la démocratie dans les pays africains n’est que la dernière préoccupation des politiques français. A l’instar de ses prédécesseurs à l’Elysée, François Hollande est venu dire les mêmes choses qui arrangent la France : rien n’a donc changé. La forme des expressions peut-être, mais le fonds est resté le même.

Mais ce qui surprend plus dans cette tournée et les thématiques choisies est que du Bénin au Cameroun en passant par l’Angola, les réalités politiques sont loin d’être des plus démocratiques. Abordons chaque thématique.

La démocratie

Au Bénin, le président français a salué la vivacité de la démocratie béninoise en abordant la régularité des élections et le respect de la Constitution. Si c’est cela la démocratie, je pense que le Bénin n’est pas  trop clean. En effet les élections locales, communales et municipales qui viennent d’avoir lieu, il y a juste une semaine, ont accusé un retard de deux ans. On a failli rater les élections législatives.En ce qui concerne le respect de la Constitution, je voudrais rappeler au président Hollande, que le projet de révision de la Constitution est toujours sur la table des députés. C’est à croire que les velléités de révision de la loi fondamentale sont juste mises en veilleuse et attendent le moment propice pour refaire surface.

Mais en Angola comme au Cameroun, peut-on parler de démocratie quand on sait que les deux dirigeants de ces pays sont au pouvoir depuis plus de trente ans ?  Après avoir salué l’exemplarité de la démocratie béninoise en se basant sur l’alternance au pouvoir, comment Hollande s’est senti avec des patriarches camerounais et angolais qui semblent être indéboulonnables depuis trois décennies?

Le président Hollande a fait comme ses prédécesseurs : tant que les intérêts français sont protégés par l’homme fort du pays, la démocratie devient le dernier souci. Entre responsables, parlons de ce qui nous arrange.

La sécurité

Evidemment que c’est un sujet que Hollande ne peut éviter d’aborder au cours de sa tournée. Nul n’est désormais en sécurité sur cette planète. En même temps que nous assistons à la mondialisation de l’économie, nous vivons aussi la globalisation de l’insécurité. Boko Haram se fait de plus en plus menaçant et persiste dans ses massacres de populations, quand Ansar Dine menace la Côte d’Ivoire d’attentats. Mais dans cette rubrique, Hollande s’est trompé de pays, d’objectifs et de cibles. Il s’est trompé de pays ,car c’est en Libye que son avion devait atterrir pour faire le constat du dégât créé par son prédécesseur Sarkozy au nom de la France pacifique. Hollande devait aller finir le travail fait par son pays, en assurant le service après-vente comme l’a déjà dit le président Tchadien. Il aurait ainsi atteint l’objectif de son voyage en Afrique. Il est connu de tout le monde que la majorité des armes qu’utilisent les djihadistes viennent de la Libye, dont les rebelles de Benghazi furent armés par la France, la belle France de Hollande, cette même France qui prône la paix à travers le monde. S’il n’y a pas la paix en Afrique, aucun pays sur la terre ne peut être en sécurité.

L’économie

Dernier axe de l’articulation des discours officiels présentés au bas peuple, mais en réalité le vrai motif du périple en Afrique du président français. La France cherche à sécuriser partout dans le monde, mais surtout en Afrique, terre des matières premières indispensables à sa survie. Depuis les sources d’approvisionnement furent diversifiées et à chaque tournée. Les présidents français étendent leurs champs d’action au-delà des pays francophones en s’intéressant aux pays anglophones et autres, comme le cas actuel de l’Angola. Pas mois de vingt hommes d’affaires ont accompagné le président dans son voyage. Le seul objectif étant de signer de juteux contrats d’exploitation des ressources africaines au profit de l’économie française. Toute chose qui semble être normale vu que les Africains eux-mêmes ne veulent rien faire pour industrialiser leur économie et booster le développement de leur pays.

Mais le revers de ces exploitations et de ces contrats qui ne sont pas expliqués à la population est connu de tous. C’est bien sûr la paupérisation des pays africains avec ses corollaires de misère, de chômage, et surtout de migrants qui prennent le large pour échouer sur les côtes européennes ou mourir en haute mer.

Pour le moment, souhaitons un bon retour au président Hollande à la métropole, la mère paatrie.Visite_hollande_3[1]

 

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Commentaires

Serge
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Tres bon !

Tokpanou KOUDJO
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Merci cher Serge pour m'avoir consacré ton temps de lecture et pour avoir commenté